Quand viendra ce jour là, que ton nom au vray passe
Par France dans mes vers ? combien et quantes fois
S'en empresse mon coeur, s'en demangent mes doits ?
Souvent dans mes escris de soy mesme il prend place.
Maulgré moy je t'escris, maulgré moy je t'efface.
Quand Astree viendroit, et la foy, et le droit,
Alors, joyeux, ton nom au monde se rendroit.
Ores, c'est à ce temps, que cacher il te face,
C'est à ce tempts maling une grande vergoigne.
Donc, Madame, tandis, tu seras ma Dourdouigne.
Toutesfois laisse moy, laisse moy ton nom mettre ;
Ayez pitié du temps : si au jour je te metz,
Si le temps te cognoist, lors je te le prometz,
Lors il sera doré, s'il le doit jamais estre.