La salamandre rouge
Didier Sicchia

Poème La salamandre rouge

J’ai sur le coeur dans la foetale position
Une rouge salamandre mélancolique
Et ce facétieux amphibien glauque et mignon
Démange mon être tant il râle et supplique.

On lui accorde dans l’occulte érudition
Quelques éternelles aptitudes magiques ;
Elle ne craint ni la flamme ni l’ébullition
Et se joue de chacun – l’anathème mythique.

Nutrisco – extinguo, nec pluribus impar ;
Elle a su se blottir en mon être bâtard.

Ainsi, c’est le trouble de ma conscience atone
Où passent le surin et l’eau dans la gouttière.
C’est aussi mon échine râblée qui frissonne
Quand au cou me souffle le soir : « Clos tes paupières ! »