Je cherche les endroits où ta robe est allée,
Où flotte un souvenir de ta jupe envolée,
Où je retrouve encor dans l’air je ne sais quoi
Qui me fait palpiter le coeur, et qui fut toi.
Là, les yeux au plafond, pendant que mon cigare
Exhale un lent nuage azuré qui s’égare
Comme dans un brouillard matinal, je revois
Ton sourire, ton beau sourire d’autrefois.
Le passé me remonte à l’âme et comme un pâtre
Qui rêve solitaire au fond du soir bleuâtre
Je regarde immobile en mon recueillement,
Je regarde là-bas sur mon coeur doucement,
Plus suave, on dirait, dans les ombres accrues,
Tourner le choeur léger des choses disparues.
Ton souvenir est comme un coffret de reliques
Où dorment des joyaux d’amour mélancoliques
Et que j’ouvre à genoux pour voir comme un trésor
Tout mon passé dans l’ombre étinceler encor !
Comme un écho profond l’amour en moi persiste.
Le reproche est bavard ; la rancune égoïste.
Je ne te dirai rien, sinon que je suis triste
Telle une fleur qu’on coupe et qui douce à souffrir
Ne sait rien qu’exhaler ses parfums et mourir.