Pourquoi depuis un temps, inquiète et rêveuse,
Suis-je triste au sein des plaisirs?
Quand tout sourit à mes désirs,
Pourquoi ne suis-je pas heureuse?
Pourquoi ne vois-je plus venir à mon réveil
La foule des riants mensonges?
Pourquoi dans les bras du sommeil
Ne trouvé-je plus de doux songes?
Pourquoi, beaux-arts, pourquoi vos charmes souverains
N’enflamment-ils plus mon délire?
Pourquoi mon infidèle lyre
S’échappe-t-elle de mes mains?
Quel est ce poison lent qui pénètre mes veines,
Et m’abreuve de ses langueurs?
Quand mon âme n’a point de peines,
Pourquoi mes yeux ont-ils des pleurs?