Sur une instru de rock, Soso Maness manifeste son militantisme au travers de son nouveau morceau Interlude, dont il vient de sortir le clip ce mardi 23 juin, illustrant éloquemment ce qu’il dénonce. Et, comme sur d’autres titres tels que Pinpon, c’est la police qui se trouve dans sa ligne de mire.
Le jeune rappeur n’a pas fini de nous surprendre : on aurait pu s’attendre à une grosse instru de trap bien lourde à la 13 Block pour dénoncer les agissements de la police… mais non, c’est sur du bon vieux rock composé par Olivier El Bahri et Ladjoint qu’il pose son rap. Décidément, Soso Maness nous fait là la démonstration d’une polyvalence maîtrisée, qui devrait en faire rougir plus d’un.
« Devant ta mère, normal, il t'insulte tes morts, calibre à la taille, ils font les cowboys / Et l'OPJ te fait la fouille au corps, en retard ou pas pour le taff, la FAC ou l’école »
Toujours dans cette logique de rendre compte du quotidien de son quartier nord à Marseille, réputé pour être selon les médias une « zone tendue », sur Interlude, Soso Maness se jète sur le sujet ô combien sensible des violences policières. Et pour mieux illustrer son propos, il rappelle au public une affaire datant de 2012, mettant en cause des officiers de la bac, rattrapés pour une série de rackets et de vols. Et pour rendre son discours encore plus marquant au travers de son clip, la caméra adopte le point de vue d’un de ceux-là, démontrant toute la banalisation de la violence dans ce milieu. On peut supposer un écho au clip de TP, qui lui, adoptait le point de vue d’un dealer.
« Lorsqu'on voit la BAC, tous les soirs, abuser de ses droits / Manifestant perd son œil, jeune de cité perd la foi »
Le choix de cliper ce titre n’est évidemment pas anodins et fait bien entendu écho à l’actualité brûlante dénonçant les violences policières que subissent les minorités en France et ailleurs. Le morceau, accompagné de ces guitares qui grognent à ses côtés, est le témoin d’une rage intérieure qui vient enfin s’extérioriser. Les paroles sont si explicites que Soso Maness s’attendait à se prendre un procès pour incitation à la haine et outrage à agent dépositaire de l’autorité publique, comme ce fut le cas pour 13 Block sur Fuck le 17. D’ailleurs, Sofiane n’hésite pas à reprendre cette formule en boucle sur son refrain : il l’avait annoncé en story Instagram, il ne craint nullement les poursuites judiciaires qui pourraient découler de ce titre, le plus important pour lui étant de dire ce qu’il a sur le coeur.