Après le succès notable de ses précédentes mixtapes, il était temps d’imposer véritablement son style et son univers avec un album au près de son public déjà bien constitué. À cet égard, le rappeur du Panama Bende est passé sur l’émission de Mehdi Maïzi afin d’apporter de la lumière sur ses intentions artistiques. Alors voyons voir si PLK a tenu ses promesses sur ENNA.
Bénef annonce la couleur en tant qu’introduction : de l’instru à la construction du titre avec des couplets rappés et un refrain chanté, en passant par son égotrip perpétuel, PLK reste dans sa zone de confort. Le morceau a le mérité d’être assez énergique, et d’entrer facilement en tête - principalement grâce à l’instru avec ses beats marqués et cette espèce de mélodie entêtante au haut-bois, il faut l’admettre.
Le deuxième titre de l’album On sait jamais est un featuring aux côtés de Niska. On retrouve encore une fois PLK au chant sur le refrain, alors qu’il se fait dévorer par son camarade en termes de kick sur les couplets. On retiendra plutôt la prestation de Niska sur ce titre, qui lui donne tout son intérêt au travers de ses backs déchaînés dont on ne se lasse pas depuis des années. À ce stade on espère encore que PLK cessera de prendre ses albums de rap pour une chorale.
Dégaine de bandit attire l’attention par son nom : on veut enfin voir PLK kicker sérieusement, et on n’est pas déçus. Enfin il laisse le temps d’un instant sa musique de fête foraine pour suivre la tendance et poser sur de la drill, en y mêlant évidemment sa touche personnelle, et le résultat est largement appréciable. Le refrain est efficace, notamment grâce à cette punchline sur Gambi.
Bon, le plaisir de le voir kicker est de courte durée, puisque PLK retourne dans son terrain préféré sur C’est mort, et chantonne tout le long du titre. En revanche, le morceau est plutôt agréable et ensoleillé, malgré ses tons mélancoliques aux premiers abords, et tombera à pic pour les dernières soirées d’été. C’est sans aucun doute l’un des titres qui plaira le plus à son public.
Existe-t-il encore un album de rap français sans un featuring avec Heuss L’enfoiré ? Il faut croire que la collaboration avec l’artiste est devenu un passage obligatoire pour toutes les nouvelles têtes. On ne trouve quasiment pas la patte de PLK sur Chandon et Moet, l’instru au saxophone ultra cheap (on aurait attendu mieux de Jimmy Sax) étant typique de Heuss. On peut supposer néanmoins que le titre n’avait aucune prétention, mais fait office de bon titre à clubs pour l’album.
Calme est pour le coup tout sauf calme. On appréciera l’effort visible de faire quelque chose de différent, en kickant sur une instru pour le moins originale. Il se laisse tenter par un flow sensiblement différent, et on saura souligner la prestation.
En termes de morceau de soirée, on préfèrera mille fois le featuring aux côtés d’Hamza que celui avec Heuss l’Enfoiré. On ne s’attendait pas nécessairement à une collaboration entre les deux, et pourtant il faut admettre que la connexion sur Pilote est vraiment intéressante. En même temps, existe-t-il un featuring avec le SauceGod qui soit un raté ? Les deux rappeurs glissent sur la prod à merveille, sachant mêler à la fois l’univers de l’un et de l’autre.
En somme, l’album de PLK est certes un album dont on ressent l’aspect très commercial, et il n’est jamais agréable de le ressentir. Néanmoins on soulignera l’effort de vouloir proposer des morceaux de styles différents. On regrettera cependant qu’il peine à sortir de sa zone de confort, avec tout de même un certain nombre de morceaux peut-être un peu trop faciles.