Je le croise au Carrefour, il se dégomme le foie
Il est là tous les jours, hélas personne ne le voit
Du lundi au dimanche, il vient, plaisante et s'assoit
Fidèle, il fait la manche afin d'étancher sa soif
Plein de crasse et de bile, il schlingue assez, devine
La binouze à la main, rien qu'il trimballe ses guenilles
C'était un travailleur, bien malchanceux faut croire
Certains regardent ailleurs, certains changent de trottoir
Bien souvent il se purge, mais il vit de sa pièce
Beaucoup de gens le juge, le critique, le rabaisse
Sans taf et ni turbin, il en a mit du pain, putain
Des pains dans la tronche, il en a pris plus d'un
Il a pris l'habitude, il se fout des tâches ingrates
Le soir il titube, tous les voisins craquent
Il se réchauffe au vin, il dort au fond d'un bus
C'est ceux qui en ont le moins qui t'en donneront le plus
Il en fait des cauchemars, ce n'est qu'un homme en crise
Les gens l'appellent clochard, il se prénomme Francis
Il met les pieds dans le plat, il veut de la chaleur humaine
Il ne se demande pas où ces chemins farfelus mènent
Il en fait des cauchemars, ce n'est qu'un homme en crise
Les gens l'appellent clochard, il se prénomme Francis
C'est vrai qu'il fait du bruit, en chantant de l'allégresse
Vous entendez des cris quand j'entends de la détresse
Perdu dans sa folie, tu sais j'ai mal pour lui
C'est vrai qu'il est bruyant, qu'il est vulgaire et malpoli
Ulcéré, alcoolique, depuis longtemps la vie le pousse
Vers le fond d'un précipice, c'est pourtant l'ami de tous
À bout de course, il se croyait malin
Il se voyait déjà loin, il combat le froid et la faim
Il porte son fardeau, il fait des menaces aux bourges
[???????] aux carreaux dès que le feu passe au rouge
Vivant au jour le jour, il s'en fout dignement
Il se nourrit de plans, il en oublie le temps
S'éclairant à la bougie, dès l'hiver aimerait s'enfuir
L'argent pourrit les gens, la misère les fait grandir
Il a le sourire en coin, à croire que ça les gênent
Il va mourir en chien là, en bas de l'échelle
Qui verra son absence ? Dire qu'on l'a tous connu
Au mieux ça sera la science, au pire la fosse commune
Il en fait des cauchemars, ce n'est qu'un homme en crise
Les gens l'appellent clochard, il se prénomme Francis
Il met les pieds dans le plat, il veut de la chaleur humaine
Il ne se demande pas où ces chemins farfelus mènent
Il en fait des cauchemars, ce n'est qu'un homme en crise
Les gens l'appellent clochard, il se prénomme Francis
C'est vrai qu'il fait du bruit, en chantant de l'allégresse
Vous entendez des cris quand j'entends de la détresse
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