On attendait son retour avec impatience tant il s’était démarqué avec son précédent album Omega : alors OBOY revient satisfaire nos attentes avec son nouvel album Mafana, introduit par son single Rémus. La cover de l’album est à l’image de sa musique ; des couleurs chaudes qui laissent présager un projet pour le moins ensoleillé. L’album est court, et compte seulement 7 tracks, mais c’est suffisant pour mériter une écoute attentive.
Le choix de Phantom pour introduire son album n’est pas des plus pertinents en tant qu’il n’annonce pas véritablement la couleur de son projet : le titre est très trap, avec pour sujet ce qu’il aime tant - le cannabis - mais toujours dans un flow éternellement incompréhensible. Aux vues de sa voix, le rap n’est pas le domaine auquel Oboy colle le mieux, mais le titre en demeure plutôt bon.
En revanche sur la Cabeza, avec un autotune utilisé avec une justesse particulière, il pose sa voix chantée sur une instru aux sonorités latino. Le titre est vraiment ensoleillé, s’écoute très facilement, et sort tout justement pour l’été: de quoi profiter des vacances en douceur. Ce morceau tout particulièrement promet de figurer parmi les hits de cet été.
« J'pense à toi / Skalape donc je prends sur moi / J’pense à toi / Kichta donc je prends sur moi »
Le morceau Fané reste dans cette même veine, toujours accompagné d’une guitare, saupoudré d’afrobeats. En somme, le loveur nous offre de quoi nous faire bouger et voyager au bord des îles. Toujours dans ces sonorités ensoleillées, Oboy nous propose Mélodie, un titre sur lequel il ajoute des vibes plus cloud : un son à écouter aussi bien sur la route dans la voiture, qu’en date ou même au bord de la piscine.
Le seul featuring de l’album est aux côtés de 4Keus sur Meilleurs. Le morceau se veut fédérateur, et réussit sans doute sa mission. Purement chanté, il correspond parfaitement aux vacances et aux soirées estivales. En revanche, collaborer avec 4Keus n’était peut-être pas le choix le plus pertinent - ils n’ajoutent pas grand chose au titre.
Enfin, il conclut son album sur un son beaucoup plus sombre, à mi-chemin entre de la trap pure et sa mumble bien-aimée. Lunettes noires vient en écho au premier titre, Phantom, comme un rappel de sa street-crédibilité. Oui, le jeune rappeur n’a pas hésité à s’aventurer sur des sons zumba - et honnêtement, on adore - mais il n’oublie pas ce pour quoi il fait initialement de la musique. Le projet se concluant ainsi, il en ressort qu’Oboy fait une démonstration du champ de ses capacités : à voir ce à quoi ses auditeurs accrocheront le plus. Peut-être lui reprochera-t-on de trop pencher pour de la musique tout à fait commerciale, manquant un peu d’âme.