La créature
La vénérable Lüminiz semblait avoir quitté le littoral pour toujours.
Elle avait salé les océans il y a bien longtemps.
Du sel pour les banquets
Du sel pour nourrir le feu
Du grain pour les sages
De l’or blanc pour les marchands
Tout ça c’était fini
Fade sève et suave océan
Suave océan
Fade sève
Vinrent les colères de mon père
Les colères les colères
Tremblaient les frondaisons
Déracinaient les plantes
Les colères
Mon seul refuge alors était le trou de mon arbre
Autrefois rabougri par le sel et les embruns,
Il était devenu grand et feuillu et vert
Il était beau mon arbre, seul sur la falaise
Et puis…
L’arbre ouvrit un chemin à travers ses racines
Mes larmes salées enflaient les entrailles du tronc
Blocs de sel
comme des caillots de sang dans une artère fatiguée
Mes sanglots filaient,
explosaient les racines.
L’arbre avalait mes larmes.
J’avalais sa sève.
Je fondais dans ma propre mélancolie.
Happée toute entière, mais bien vivante.
Dans le flux des racines, mêlée à la sève,
Je m’écoulais au rythme de mon arbre.
Les racines creusèrent gours, gouffres et gosiers dans les interstices de la falaise.
Par magie une roche pareille à une gigantesque dent se forma et fractura la falaise
Gigantesque dent croqua le calcaire
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