Tu me rends des comptes en souffrance
Tu excelles à ne rien répondre
Tu es gelé comme un silence
Que nul rayon ne ferait fondre
Tu as érigé comme un mur
Qui te protège et qui t'entoure
Tu te munis comme d'une armure
Et tu traverses tes mauvais jours
Tu as les yeux comme une censure
Les poings serrés et le coeur sourd
Tu as la bouche comme une serrure
Toujours fermée à double tour
On te la force quelques fois
À coups d'vodka, à coups d'ceinture
Et tu me reviens ces soirs-là
La bouche ouverte comme une blessure
T'as des copains que j'connais pas
Et des butins dans des chaussettes
T'essaies de vivre comme un pacha
Mais t'es soumis comme une mauviette
Où est-ce que t'as passé la nuit
Dans quelle rue glauque, quelle voiture ?
T'a-t-on pris en flagrant délit
Ou t'a-t-on pris en filature ?
Tu as des mains comme des outils
Qui ne t'appartiennent même pas
T'es un pantin, tu obéis
Au mauvais œil, au mauvais doigt
Je n'ai jamais tenté avant
De me lancer à ta défense
Mais pour l'amour de ton enfant
Je t'en prie tire ta révérence
Retire tes mains de ce dangereux
Coffre à outils de malfaiteurs
Viens les plonger dans notre eau bleue
Et lave-les de tout c'malheur
Travaille au blanc et en plein air
Au-dessus d'la table simplement
Libre comme un grand vent d'hiver
Renaissant comme un jour de l'An…
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