Je possède un bouquet de pauvres fleurs fanées,
Que je garde, jaloux, comme on garde un trésor ;
Car dans ce cher débris je crois trouver encor
Le parfum de la main qui me les a données.
Et quand mon souvenir remonte en son essor
De mes jours de bonheur les rives fortunées,
Sur ces roses, que seul le temps a profanées,
Un doux rayon d’amour sème des reflets d’or.
Pauvres fleurs !… bien souvent, inutiles rosées,
Les larmes de mes yeux vous auront arrosées,
Sans rien vous rendre, hélas ! de votre éclat vermeil.
N’importe, je vous aime, ô reliques bénies !
Restez là sur mon cœur ; et mes lèvres ternies
Vous presseront encor dans mon dernier sommeil
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