Avant de te connaître, le temps me semblait long
Je te parlais tout bas... sans savoir ton prénom...
Et pourtant, ce prénom, je l'ai dit et redit
De ma timide enfance
À mon adolescence
Lorsque l'on me forçait de croire au Paradis...
Avec mes bras en croix et de toute mon âme
Je le faisais chanter
Dans le froid du silence
Avant que d'affronter
Les affres de la nuit...
Ce prénom de clarté, jadis comme aujourd'hui
C'est le tien, c'est celui
D'entre toutes les femmes...
D'entre toutes les femmes...
Avant de te connaître, je riais tout exprès
Pour oublier le temps,., et garder mon secret...
Et pourtant, ce secret, souvent se faisait lourd
Comme le ciel d'orage
Où stagnent les nuages
Et l'angoisse venait avec la fin du jour...
Alors je suppliais ton image invisible:
"Garde-toi du hasard!
Reste prudente et sage!
Sache que quelque part
Je t'attendrai toujours!...
Ne va pas t'éloigner au point de non-retour!
Garde-toi de l'amour
Le plus longtemps possible!...
Le plus longtemps possible!"...
Avant de te connaître, je disais: "Je t'attends!"
Désespérant, parfois... que vienne cet instant...
Et pourtant, cet instant a fini par venir
(Je sais le jour et l'heure
Et que ma joie demeure!)
Je restais là, debout, n'osant pas le saisir...
C'est toi qui fis tes mains prisonnières des miennes
Et tu m'as purifié
D'un baiser qui m'effleure
Et puis j'ai vu briller
Le feu clair du désir...
Et tu m'a délivré de tous mes souvenirs
Et des tristes plaisirs
Des étreintes anciennes!...
Des étreintes anciennes!...
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