Katy Perry, la Queen of Pop de toute une ère, est de retour avec tout un album, Smile. Voilà maintenant 3 ans que la chanteuse nous prive de sa musique, depuis son dernier album Witness, dont est tiré le fameux hit Swish Swish en featuring avec Nicki Minaj. Ce dernier projet témoignait d’une certaine maturité par rapport à ses précédents, mais n’a sans doute pas tant marqué les esprits que ses fameux Prism et Teenage Dream. Smile se veut désormais être l’expression en musique de la renaissance de l’artiste.
Le choix de Never Really Over pour ouvrir l’album est assez pertinent puisqu’il annonce immédiatement la couleur : on y retrouve la Katy Perry d’antan sur une instrumentale tout à fait typique des tendances actuelles avec ce synthé et ces airs électro qui nous viennent tout droit de la patte de Zedd qui l’accompagne sur le refrain. On retrouve notamment son éternelle énergie sur le pont avec son propos nostalgique au sujet d’un amour perdu.
Cry About It Later apparaît comme un morceau assez expérimental par rapport à ce que l’artiste a l’habitude de nous proposer. On la retrouve beaucoup moins énergique, sur une instrumentale assez originale qui aurait suggéré sans doute un peu plus d’enthousiasme de la part de l’artiste. Si on décèle un certain potentiel au titre, il demeure trop plat et trop faible en termes de lyrics pour être marquant, le condamnant à être de la musique à cabines d’essayages. On soulignera néanmoins la qualité du solo de guitare en fin du morceau.
« Just keep on dancing with those teary eyes / Promise one day, baby, they're gonna dry »
Teary Eyes a un véritable potentiel de hit : ses airs de house et l’énergie injectée progressivement jusqu’au refrain le rendent assez entêtant et propice à être diffusé en clubs. On regrettera néanmoins toujours cette faiblesse vocale qui laisse Katy Perry se faire happer encore une fois par l’instrumentale.
Daisies est sans aucun doute le noyau éclatant de l’album où enfin on sent une Katy Perry libérée des limites vocales qu’elle s’impose pour une raison inconnue sur les précédents titres. Le drop sur le pont où l’instru s’arrête pour accompagner la voix de la chanteuse d’une simple guitare est on ne peut plus efficace. On retrouve enfin la puissance de Katy qui nous avait tous tant séduits sur Roar il y a quelques années, en y ajoutant ce message d’espoir et de développement personnel qui a tant motivé son album.
« I am resilient / Born to be brilliant / You’ll see me grow right through the cracks »
Resilient est assez déconcertant avec ces pizzicatos s’accumulant progressivement pour donner de plus en plus d’emphase au morceau dans un minimalisme brillamment maîtrisé, laissant le champ libre à Katy Perry pour délivrer son message personnel, surmontant toutes les difficultés.
Not the End of the World ferait office d’une très bonne bande son de film, ou pourrait faire l’objet d’un clip formidable, rappelant quelque part le Bad Blood de Taylor Swift. La chanteuse ne se laisse nullement dépasser par l’instru très emphatique samplée d’un morceau de Steam, toujours dans son discours très positif malgré les sonorités plus sombres que sur les précédents titres de l’album. On regrettera néanmoins la durée du morceau, sans doute un peu trop courte en vue de ce qu’il était possible d’exploiter dans ce titre.
Harleys in Hawaii nous emmène plus à bord d’une voiture à Los Angeles qu’à Hawaii, mais n’en est pas moins agréable pour autant. Le beat mêlé à la guitare aux sonorités estivales collent parfaitement à l’esprit « chill » du titre. Si aucune démonstration vocale n’est notable sur ce morceau, il n’en est pas moins agréable à écouter. Sans prétention aucune, le morceau s’affirme pourtant comme étant l’un des plus intéressants de l’album, car on y voit enfin Katy Perry expérimenter de nouvelles choses et s’aventurer sur des sonorités sensiblement moins pop.
On aurait sans doute aimé avoir un morceau comme Only Love pendant nos plus profondes gamberges durant le confinement. On ressent tout du moins l’inspiration qu’a dû susciter cette période dans l’écriture de ce morceau aux vues des paroles. Néanmoins, le titre manque de quelque chose musicalement pour le rendre réellement marquant : sans doute regrettera-t-on une trop grande faiblesse vocale.
C’est sur What Makes a Woman, un morceau très doux, accompagnant simplement la chanteuse d’une guitare, que se conclue l’album. Tant musicalement - puisque c’est un titre qui fait redescendre l’énergie de l’album - qu’en termes de paroles - puisqu’il évoque sa construction en tant que femme - ce titre se prête parfaitement à la fonction de conclusion de l’album.
En conclusion, si certains écoutaient d’abord cet album à reculons, peu convaincus par les extraits dévoilés en amont, il s’avère plutôt être une belle surprise. Katy Perry témoigne de sa capacité à faire pérenniser sa musique tout en s’inscrivant dans les tendances actuelles, alors que l’on aurait pu craindre un certain anachronisme. On ressent notamment sa maturité musicalement, bien que certains de ses lyrics demeurent parfois un peu trop clichés quand il est question de son développement personnel.