Il a su annoncer son nouvel album Aimée efficacement, au travers de la sortie de deux morceaux accompagnés de clips, La fièvre et Barracuda II qui ont tous deux su susciter l’intérêt des auditeurs. L’album de Julien Doré qui ne parlera cette fois ni d’amour ni de femmes, porte le nom d’Aimée en hommage à sa grand-mère et à sa mère. Le projet se veut parler de choses qui lui tiennent réellement à coeur, véhiculant même un message politique en faveur de l’écologie.
L’ensemble de l’album est tout de même caractérisé par son côté très pop, et chaque morceau constitue une bonne ballade d’été en soi. Ce qui change cette fois-ci, c’est une influence beaucoup plus électronique dans les sonorités qui l’accompagnent, et surtout les sujets de ses titres.
« Dis moi quelque chose / Que je ne vois pas / Si le monde explose / Parle lui de moi »
Après La fièvre, qui a déjà connu son succès au début de l’été, Barracuda I est disponible sur l’album, et constitue en fait une version plus pop et moins mélancolique du morceau que l’on connait déjà. Toujours accompagné de son choeur d’enfants, le piano troqué pour un synthé énergique, il reprend son ton quelque peu cynique mais optimiste malgré ses airs catastrophistes.
Sur L’île au lendemain, Julien Doré invite Clara Luciani pour un morceau langoureux au possible. Il comparera même la prestation de la chanteuse à Françoise Hardy. Le tempo lent et le synthé les accompagnant donnent un côté très planant au morceau, auquel leur voix ajoutent une touche mielleuse.
Julien Doré semble avoir une appétence pour la culture urbaine, en témoigne sa collaboration impromptue aux côtés de Caballero et JeanJass. Avec des touches d’autotune et un refrain mené par le chanteur, les trois artistes forment une connexion surprenante, et glissent ensemble sur une instru énergique et festivale. Si l’on n’aurait pas osé imaginer tel featuring, il faut dire que l’expérience est intéressante.
Enfin, sur Lampedusa, le chanteur introduit des airs beaucoup plus mélancoliques pour parler d’un sujet auquel il veut visiblement donner la voix : les réfugiés échoués en Italie, sans que quiconque ne daigne agir. Une crise migratoire qui mérite de recevoir un traitement, comme ces supplications par le choeur d’enfants le font entendre en boucle par ce « Il y a nous ».
En conclusion, cet album certes assez court exécute plutôt bien ses volontés. On distingue clairement une ligne directrice et des thèmes récurrents, des sonorités pop qui traversent l’ensemble de l’album, des airs légers et estivaux aux titres plus mélancoliques toujours teintés néanmoins d’espoir.