C’est la fille du soleil, elle a vingt-six étés
Ça fait bientôt deux berges qu’elle habite dans le quartier
Elle habite un deux pièces de vingt-huit mètres-carrés
Entre un café-concert et une école privée
Elle est dans le spectacle, elle fait tourner des groupes
Elle travaille pour une boite qui a plutôt le vent en poupe
Elle peut faire des extras comme elle est en free-lance
Alors elle goûte aux joies de son intermittence
Elle est moitié en couple, un peu célibataire
Son ex- était trop saoûl et son nouveau trop clair
Alors quand ça lui toque, elle se mate un porno
Ça la fout pas en cloque, mais pour sa libido
Elle adore la parlote, sur Skype elle est connect’
Elle en fait des radotes avec sa petite secte
Mais quand sa mère l’appelle, alors là y’a plus rien
Qui peut tomber sur elle, tu peux rappeler demain.
Refrain
Je t’aimais bien, tu sais, je t’aimais bien
Elle dévore un bouquin quand elle trouve un moment
Elle a lu tout Orwell et puis Françoise Sagan
Mais comme en général, elle est plutôt crevée
Elle préfère s’endormir sur une série télé
Côté musique elle voue pas un culte adoré
Elle écoute un peu tout, surtout ce qui fait bouger
Sauf quand elle a le blues, là elle se met Fanon
Et elle chiale un bon coup, ça la requinque pour de bon
Elle se fait des petits plats super-équilibrés
Qu’elle achète dans un bio de la rue d’Bagnolet
Mais le soir quand ça lui prend, elle descend se chercher
Un casse-dalle dégoûtant au kebab d’à côté
Quand elle sort de sa douche elle est fraîche à pleurer
Elle se repeint la bouche, se refait une beauté
Ce soir elle est de sortie et y’a tout plein d’beau monde
C’est concert de sortie pour son petit groupe qui monte
Refrain
Elle habite à Paname mais c’est pour le boulot
Elle rêve de se faire la malle, le monde en sac en dos
Avant de faire des mouflets et de revenir au pays
Dans le cazote à Céret que son père lui a promis
Elle fume comme un pompier mais voudrait bien réduire
Car ça la fait tousser, elle voit ses doigts jaunir
Mais c’est pas le bon moment vu le stress au boulot
L’attendra d’être maman, pas touche à son marmot
Elle ne raffole pas trop des journaux, des emblèmes
Mais son grand père coco l’a abonnée quand même
A l’Huma, c’est fastoche, et comme elle est pressée
Elle le le lit dans les chiottes et s’informe à peu près
Son rêve c’est d’être artiste comme sa grande tante Simone,
Bien qu’elle trouve un peu triste de trimer comme une conne
Elle envisage quand-même de passer des castings,
Nul n’est sans s’ignorer quand le sang est un signe
Refrain
C’est la fille du soleil, elle a vingt-six étés
Ça fait bientôt deux berges qu’elle est plus dans le quartier
Paroles2Chansons dispose d’un accord de licence de paroles de chansons avec la Société des Editeurs et Auteurs de Musique (SEAM)