Le Déversoir,
Ça tient lieu de trombinoscope
Tous les crétins s'y télescopent
C'est un peu leur abrutissoir
Si par malheur ils vous attapent,
Ils ne vous lâchent plus la grappe
Jusqu'à ce qu'elle aille au pressoir !
Au Déversoir
Deux ignorants font allégeance
Au parangon d'intelligence
Qui brille comme un ostensoir
L'imbécillité charitable
Convie douze cons à sa table
Invite un treizième à s'asseoir
Au Déversoir
On épie ceux qui vous surveillent
Puisqu'on ne dort que d'une oreille
Et qu'on ouvre l'œil au bossoir
Corbeaux, vautours viennent en nombre
Pointer leurs becs dans les décombres
Attirés par le pourrissoir
Au Déversoir
On tolère l'intolérance
On y respire les fragrances
Des goguenots et des pissoirs
Chacun a son bouc émissaire
Qu'il égorge ou qu'il éviscère
C'est rassurant un repoussoir !
Au Déversoir
De jour en jour, la polémique
S'étend de manière endémique
Impossible ainsi d'y surseoir
Afin de plaire au brave trèpe
On y propage peste et lèpre
Et ce, matin, midi et soir
Au Déversoir
J'ai des amis, toujours les mêmes
Pour me prouver combien ils m'aiment
Ils me caressent au queursoir
Suite à leur affection brutale
Je traîne une hernie scrotale
J'ai dû quérir un suspensoir !
Au Déversoir
Il y a des élans de tendresse,
Des tas de louanges qu'on tresse
On donne aussi de l'encensoir !
Les bons sentiments dégoulinent
Merci à Cucul la praline
Brosse à reluire et Polissoir !
Se délient les langues de guivre
Mais comment ferions-nous pour vivre
Dans cette vie
Dans cette vie
Dans cette vie sans Déversoir ?
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