1792. La France déclare la guerre au "Royaume de Bohême et de Hongrie" (l'Autriche). A Strasbourg, le maire et les généraux de l'armée du Rhin présents demandent à Rouget de Lisle, un jeune officier, d'écrire "quelque beau chant pour ce peuple soldat qui surgit de toutes parts à l'appel de la patrie en danger (...)". Cet officier avait déjà composé en 1789 sur un air d'Ignace Pleyel, un "Hymne à la liberté" célébrant la prise de la Bastille. Violoncelliste amateur, il écrit en une nuit d'avril son "Chant de guerre pour l'armée du Rhin". Il s'est inspiré d'une affiche des Amis de la Constitution sur laquelle on pouvait lire : “Aux armes citoyens ! L'étendard de la guerre est déployé : le signal est donné. Aux armes ! (...).” Il écrit alors 6 couplets, le septième, le couplet des enfants ayant été rédigé plus tard en laissant des doutes sur le nom de son auteur.
Ce chant va se propager grâce aux militaires qui le chantent dans les garnisons.
Début juin, les paroles sont imprimées et cela contribue bien sûr à diffuser la chanson. Le chant aurait été introduit à Marseille en juin 1792 par Etienne-François Mireur, médecin reconverti en officier d'arme, venu là pour se concerter avec les Jacobins sur le départ du bataillon des Marseillais, associé à celui des Montpellieriens... Ceux-ci, se déplaçant vers Paris, chantaient sans cesse ce chant entraînant et plein de vigueur. Une fois à Paris, les parisiens l'ont surnommé "le chant des Marseillais"... Entre septembre 1792 et l’An II, ce chant de guerre est officialisé comme chant de la République combattante. Le compositeur Gretry déclare " “Votre Marseillaise, c’est de la musique à coup de canon”." Ce chant est repris sur les champs de bataille dans l'Europe entière, en 92 à Jemmapes, en 93 à Wattignies ou encore à Wissembourg. et est décrété chant national par le ministre de la guerre de la Convention le 14 juillet 1795. Mais la chanson ne sera pas officialisée, ce qui fait que même en 1879, lorsque la Marseillaise est déclarée hymne officiel, différentes versions existent ce qui pouvait rendre cacophonique la réunion de plusieurs orchestres qui la jouaient en même temps..
La commission de 1887, composée de musiciens professionnels, a déterminé une version officielle après avoir remanié le texte mélodique et l'harmonie.
Au XXe siècle, elle sera décriée au cours de la guerre sanglante de 14-18. Pendant la 2de Guerre Mondiale, elle sera à la fois reprise par les soutiens de Pétain, lorsqu'en 1944 il a le droit de rentrer à Paris, et aussi utilisée comme chant de la révolte par les résistants et ce dès 1940 lorsque quelques étudiants se réunirent à Paris en la chantant à tue-tête.
La version actuelle est officialisée à la fin de la seconde Guerre mondiale.
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