Quand
Le soleil emplira totalement
Immensément
La boule flamboyante du ciel
Qu'il montrera sa bave rouge
Ses babines en sang
D'avoir dévoré
Goulument la planète Terre
Nous ne serons plus là !
Nous ne serons plus là depuis
Très longtemps !
Pas plus que l'herbe qui riait
Quand le vent lui
Chatouillait la plante du pied
Ou que l'arbre
Qui chuchotait un secret dans
Les feuilles
Qu'il tenait devant sa bouche
Quand
Tout cela aura eu lieu comme
Une fin naturelle, silencieuse
Avec dit-on
Trois ou quatre lunes
Et un tas de bouleversements
Nous ne serons plus là
Nous ne serons plus là
Pour nous jeter à la figure nos
Conflits meurtriers, nos
Pillages, tueries et massacres
Nous ne serons plus là depuis
Des millénaires
Et pourtant
Nous l'avons contemplé avec
Des larmes d'émotion
Ce tableau
Et nous avons été heureux et malheureux
Pétris de plénitudes sachant
Que le beau
Pourra aussi être cela un jour
Je t'en parle aujourd'hui mon Amour
Souviens-toi comme l'univers
Faisait
De nous la totalité de l'avenir
Il ne restera
Que la foule des étoiles
Dont l'allumette noire a craqué
Et nous ne serons plus là pour
Nous tenir par la main
Nous téléphonons à des miroirs
Dont les selfies
Renvoient des sourires d'affiche
Nos machines stationnent sur le
Trottoir de la lune
Et de mars
L'empyrée désert et surpeuplé
De Facebook
Ne concerne que des fantômes
Incorporels
On bâtit des tours en verre où
Le soleil sert de garçon d'étage
Des cathédrales pour des avions
Qui ne verront jamais d'oiseaux
Mais mon amour, ma merveille
Ma fée n'oublie pas
Que nous sommes restés l'un à
L'autre heureux
Et célébrons ici et maintenant la
Rose, le vent, la lumière
La douceur des printemps et les
Musiques légères dont
Le fil soyeux répare les tempêtes
Car nous ne serons plus là quand
Le soleil tirera de sa pulpe
Rouge un vin noir
Nous n'existerons plus
Depuis des lustres de millénaires où
Nous avons consommé
Notre perte par l'eau la terre le ciel
Et un génome trafiqué
Nous aurons connu la splendeur des
Coquelicots
Puis leur disparition des mégapoles
Et nous voilà mon orpheline devant
La beauté du monde
Dont il faut profiter et nourrir l'âme
Quand
Le soleil fermera le rideau rouge du
Théâtre
Et que
L'espace emportera les planches du
Tréteau
Nous ne serons plus là
Mais nous l'aurons chanté plus haut
Que nous
Et plus longtemps quoi qu'il advienne
Quand Les cieux seront chauves
De la chevelure blonde et rousse du Soleil
Nous ne serons plus là
Mais quelle importance puisqu'elle
Fut chantée d'avance
Nous dormirons bientôt
Parmi les dents cariées d'une histoire
Privée d'homme simple
Qui aimait se dorer et nager au soleil
Quand
Le soleil aura usé son silex contre
Le bois d'ébène de la nuit
Nous ne serons plus là mon amour !
Mais nous aurons chanté
Dansé, bu, ri et loué de n'être plus là.
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