Annoncé par un single, Mais je t’aime, en collaboration avec Camille Lellouche, qui a fait un des hits de l’été, l’album Mesdames de Grand Corps Malade est désormais disponible. Le slameur a voulu, au travers de ce projet rendre hommage aux femmes, non pas en parlant d’elles, mais en leur donnant directement la parole. L’album est donc uniquement constitué de duos avec des artistes féminines, de tous horizons et de tous âges, allant de Manon, une adolescente révélée il y a peu, à Véronique Sanson, en passant par l’actrice Laura Smet, ou encore les violonistes Julie et Camille Berthollet.
Le premier duo est partagé avec la voix de Louane, sur une ballade au piano. Elle oscille entre légèreté et puissance, avant de laisser sa place au slameur, qui pose sa lourde voix sur une instru beaucoup plus électro et urbaine, qui image parfaitement bien cette image du brouillard. L’association des deux voix absolument opposées mais chacune ayant leur force à leur manière est réussie, et a un rendu très aérien, comme une tornade de mélancolie, en ode à la musique, qui semble les faire vibrer aussi bien l’un que l’autre.
Laura Smet et Grand Corps Malade s’associent pour narrer la rencontre entre une femme et un homme en proie à un jeu de séduction, alternant entre le point de vue de la première et celui du second - qui se solde par un échec. L’actrice se saisi du rôle à merveille, et chante même quelques phrases à la fin du titre. Le tout est porté par une instru aux sonorités électroniques amenant mélodie, rythme et énergie à cette mise en scène. Le titre devrait être clipé plus tard, Laura Smet étant pour le moment enceinte.
Véronique Sanson se joint au slameur avec Une soeur, un hommage à toutes les soeurs, et par extension rappelant toute l’importance des relations familiale, sur des sonorités à la fois électroniques et sensiblement latino. Décidément, Grand Corps Malade tient à saluer toutes les femmes et tous les rôles qu’elles incarnent.
Les deux soeurs Julie et Camille Bertholet, révélées par l’émission Prodiges il y a maintenant 5 ans, prêtent leur voix pour un refrain sur Chemins de traverse, mais c’est surtout de leurs instruments qu’elles guident la danse tout le long du morceau, lui donnant un air presque épique, illustrant à merveille ce « chemin de traverse ». Le violoncelle donne une profondeur, tandis que l’alto mène la mélodie, sans oublier ce piano qui sert de pause pour entendre en choeur les trois artistes. L’association de tous ces talents forme finalement un merveilleux cocktail.
Sur un ton léger, Grand Corps Malade associe sa voix à celle encore juvénile de Manon, une jeune slameuse d’à peine 15 ans, pour revenir sur cette fameuse période si particulière que l’on a vécu, Confinés. Ensemble, ils racontent les hauts et les bas de ce moment spécial, des points de vue d’un adulte et de celui d’une adolescente. Sans grande prétention artistique, le morceau agit néanmoins comme un rayon de soleil sur l’album, qui adopte jusque là souvent un ton très mélancolique.
En somme, l’album de Grand Corps Malade atteint son but à merveille : donner la parole aux femmes, de tous horizons. Peut-être est-il un peu court, mais demeure tout de même un album agréable à écouter en tous contextes.