De vous le dire je m’empresse
Oh ! la fâcheuse inversion !
D’ailleurs la seule qui paraisse
Être échappée à ma paresse,
Au cours de cette édition.
Je m’empresse de vous le dire,
Allons ! voilà qui va bien mieux !
Je ne suis pas (faut-il l’écrire ?)
Un poète, je suis sans lyre.
Je crois que cela saute aux yeux.
Mais, vous m’avez dit, d’aventure,
Un soir : Je n’aime pas les vers.
Or, nous revenions en voiture ;
Quoi ? pas même ceux de Voiture ?
Je vous regardai de travers.
Je trouvai la chose hardie.
Nous traversions le carrefour,
De l’Ancienne Comédie,
Moi, je les aime, “quoiqu’on die”
Presqu’autant que faire l’amour.
La rue était silencieuse.
Pas un soupir d’accordéon,
Et sous vos yeux de scabieuse
Là-bas se dressait, soucieuse,
La façade de l’Odéon.
Vous voyez, j’ai bonne mémoire.
Eh ! bien ! ce mot d’après dîner,
Si j’ai composé mon grimoire,
C’est de sa faute, et c’est histoire,
Madame, de vous taquiner.
Et je vous le jette à la tête ?
Ah ! fi ! Sur les bras ? oh ! que non ?
Dans les jambes ? Ce serait bête.
Ou tu le verrais à la fête,
C’est entre ton fauteuil et ton
Qu’on se le dise au Montparnasse,
Pays des vers estropiés,
Et des madrigaux à la glace :
Si je veux qu’il soit à sa place
Je le glisserais sous vos pieds.
Toutefois, du fond de ton siège
Reçois-le comme un compliment
À la française qu’on abrège
Si l’on entend : Est-ce qu’il neige ?
Ou si l’on vous dit : C’est charmant.
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