Oyez seigneurs et gentes dames
Industriels ou sénateurs
Marchands, bourgeois, ducs, et vidames
Marchands d’orang’s, ambassadeurs,
Oyez, oyez il faut m’en croire,
Fill’s de la haute ou du trottoir
Ecouter la pénible histoire
Du gentleman cambrioleur
Avec son foulard de soie blanche et sa canne d’ivoire
Avec ses gants blancs, son monocle et sa cap’ de soie noire
Il fait enrager les agents et pleurer douloureusement
Bien des dames en peine d’amants
Il emporte en vrac leur cœur et leur perlouzes
En douce puis s’enfuit sans bruit en semant à ses trousses
La rousse avec son Havane et son frac
Son sourire et son chapeau clac
Il est le Don Juan du fric-frac
Ce qu’il vole aux rich’s aux manant il le donne en somme
C’est un bienfaiteur et c’est en gentilhomme qu’il vole
Il ne laisse rien après lui que sa carte et trois mots gentils
Puis il disparaît dans la nuit
Seul et sans répit dans le monde il s’évade s’balade
On l’croit au Chili il est opère à Grenade a Bale
Ah plaignez le roi des voleurs il visit’ les plus grand seigneurs
Mais il n’a personn’ dans son cœur
Avec son foulard de soie blanche et sa canne d’ivoire
Avec ses gants blancs, son monocle et sa cap’ de soie noire
Depuis le bel an mil neuf cent il a fait rêver les enfants
Trembler les puissants et pourtant
Entre l’éternel forçat de l’aventure j’vous l’jure
C’est pas un métier c’est pas un’ sinécure ça dure
L’aventur’ qui n’en finit plus dam’ pour lui ça manque d’imprévu
Ça lui fait regretter sa vertu
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