Sur le chemin où tu chemines
jour après jour, face au levant,
musardant ou ployant l’échine,
et parfois aux heures divines
cueillant la fleur et contemplant,
l’oeil attendri,
dans l’écrin de tes paumes unies
des étamines et des corolles
aux lignes rares, ou sages, ou folles,
sur ce chemin de tous les temps,
pour qu’en tes mains ouvertes en bol
où tu regardes en t’émouvant
ne se faufile, s’interposant,
l’image aux traits si dégrisants
des lendemains de fleurs d’antan,
ne te retourne pas
Sur le chemin qui se déroule
de par ton pas poussant ton pas
flanqué d’écarts un peu mabouls
dont tu te soûles
dès qu’ils sont parés d’une aura,
sur ce chemin où tu louvoies
à ton gré ou contre la houle
entre deux murs longeant ta voie,
sortes d’invisibles parois
tel un couloir à ciel ouvert
(bâbord, tribord semblant offerts)
sur ce chemin qui se déploie,
toi qui te crois libre et le clames,
fier d’un zigzag baptisé « choix »
et que tu choies comme on se came,
si tu ne te veux peine en l’âme,
ne te retourne pas.
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