Et me voici aux champs de mes songes, un recours,
Les mains sur mon visage, ici, à contre-jour,
Et me voilà vraiment seul, à perdre l’effleurement,
Mon corps est dur et nu, dans la lenteur du temps...
Esch ben ganz elein...
Tu n’as rien à me souvenir,
Tu aurais tout à nous détruire,
Je n’ai rien pour te reconduire,
J’ai tout pour nous désunir...
Au doux matin, il ne reste rien de mes yeux,
Mes mots se sont tus, j’ai éteint le petit feu,
Si blanches soient les foudres, je n’ai peur de rien,
À me perdre, j’y gagne les hauts lendemains...
Et minuit m’emporte, et peu m’importe,
La Lune m’accompagne et je reste forte,
Et le vent souffle dans la forêt dense,
Il me berce aux ondulations d’une danse...
À la nuit froide, il ne reste rien de mon chaos,
Je suis loin, enfin, je suis fantôme et tombeau,
Je subis ma solitude, à cœur ouvert,
Et je ne voyage plus d’aujourd’hui à hier...
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