Je malaise – mais j’apprivoise – à l’écoute de mon âme éprise,
Au cœur brûlé de ta voix, ton éloquence insoumise,
Il y a là un doux murmure dans l’immense abîme,
Je nous sais si loin – mais si proches – en l’esprit, l’infime.
Dans les mondes qui se fondent dans l’ombre, la mienne aussi,
Je t’ai perdu – mais te retrouve toujours – te voilà, nous ici,
De l’abysse, tu esquisses, pour nous, pour moi,
Nos jolis rêves délicats prolongent l’immédiat.
Ton corps coriace s’efface, mais ton visage me dévisage,
La prunelle de mes yeux garde l’empreinte de ton image,
Moi qui fut l’enfant, je suis la femme et là je suis mère,
Et mon fils tu ne l’as point connu : il t’aime dans sa Lumière.
De ma naissance à ton épuisement, ton silence vivant,
Je n’ai connu que l’éclat du souffle de ton dévouement,
Il est temps pour moi de te chanter, me saisir de l’ailleurs,
Te laisser partir en l’empyrée : moi, je n’ai plus peur.
Tu es là où je suis,
Je me tais, mélancolie,
Je suis là où tu es,
La beauté enjouée
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