Il parle culture, et c'est un truc qu'il aime vraiment
Et quand il était p'tit sa good-looking maman
L'emmenait au théâtre tous les samedis soir
Cinéma d'art et essai une fois finis les devoirs
Classique ou bobo, dans les milieux cultivés
Il a le dernier mot de leurs débats sortis de Libé
Page culture, mais la culture avec un grand C
C'est-à-dire la culture légitime ou bien branchée
Il parle des heures, il connaît tous les auteurs
Fait un malheur auprès des filles qu'aspirent à prendre de la hauteur
Les pièces de théâtre sans ponctuation, c'est son dada
Ou le long monologue d'un mec à poil dans une Lada
Moi j'y comprends nada, mon mic' est moins torturé qu'ça
Et fait bouger les têtes quand lui se prend la… (tête)
Il parle culture, et c'est un truc qu'il aime vraiment
Il parle, il parle, il parle…
Et moi je crée, je crache mon autisme à la gueule
De ceux qui veulent que la culture
S'arrête à la frontière de leur littérature
S'arrête à la frontière de leur littérature
Elle joue Mozart, Schubert, Bartok
Avec une virtuosité qui laisserait croire qu'elle s'en moque
Son répertoire est un cortège de noms prestigieux
Tandis qu'mes brouillons sont une litanie de mots litigieux
Elle connaît ses morceaux sur le bout des doigts
Mariée à un chef d'orchestre suédois
Elle donne des récitals sur les plus grandes scènes du monde
Et ses concerts sont retransmis sur les ondes
Elle joue Bach comme un cancre bâcle son Bac
C’est-à-dire sans effort et pourtant, elle a souvent le trac
Elle pense à ces longues heures à travailler ses gammes
Tout labeur porte ses fruits, elle prend son pied quand on l’acclame
Et dans les soirées mondaines, elle se promène
Coupe de champagne, la démarche d’une reine
Mais est-ce une créatrice ou une bonne technicienne ?
Les œuvres qu’elle joue ne sont pas siennes…
Il a les cheveux au vent, enchaîne les petits boulots
Nos modes de vie décevants lui font mal au ciboulot
Dit-il (dit-il). Il a la conscience tranquille
Ne doit rien à personne, les attaches c’est inutile
Son appart’ jonché de bouquins entassés dans les coins
Il n’y rentre jamais avant cinq heures du matin
Que vive la débauche avant que la mort ne me fauche !
Des formules de ce genre, il en a plein (il en est plein)
C’est une ardoise dans chaque bar, une fille dans chaque quartier
Un concert chaque soir, des connaissances par paquets
Il est dans tous les bons coups, jouisseur invétéré
T'as beau lui dire « c'est beaucoup », pour lui c'est trop modéré
La mèche est rebelle, l’air est dégagé
Mais l’image est trop belle pour ne pas être cliché
Et tout l’monde dit de lui : c’est un artiste, c’est un poète
Alors que quand j’rappe mes textes, je ne suis qu'auto-interprète
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