j’ai ma tête
comme une balle
qui transperce
les passants
décrépits
et ma main
comme une serpe
à faucher
les épis
même la pierre
se fissure
peu à peu
comme les paumes
de nos mains
comme ce monde
sous mes yeux
si ancien
si précieux
on peut faire
mot à mot
le décompte
de nos vies
des salaires
des voyages
des sursauts
quelques hontes
puis l’oubli
sous les spots
fatigués
les aisselles
sont trempées
les pommettes
sont brûlantes
et les robes
démodées
je vois les autres
qui leur prennent
toutes les danses
y’a de la corne
de rhino
dans leur sang
et les bières
dans leurs chopes
sont immenses
bande plus dur
bande plus grand
il me reste
un goût tiède
au palais
ton souvenir
qui réduit
quand il passe
ton œil bleu
comme les paons
que j’aimais
et cette vie
qui me lasse
on se souvient
que la fête
était terne
on matait
les vitrines
on a bu
des citernes
on bombait
la poitrine
mais toujours
le volume
vient retomber
on est seul
avachi
dans la pièce
le courage
qu’on écrase
dans un verre
à deux heures
le matin
on s’empresse
de vanter
des liqueurs
sans renom
faire passer
les vipères
et le plomb
pour de l’ambre
du satin
pour sauver
ce petit monde
qu’on détient
baratin
pour niquer
des filles roses
on espère
à la fin
retrouver
quelque chose
Paroles2Chansons dispose d’un accord de licence de paroles de chansons avec la Société des Editeurs et Auteurs de Musique (SEAM)