Quel fléau, ce fléau!
Moi j'ai le dos en eau,
A battre ce blé là,
Je me casse les bras.
Ah! il faut être fort
Pour arracher cet or
Caché dans les épis
Toison de mon pays.
Ah! il faut être fou
Pour se plaire chez nous.
Ah! il faut être fier
Pour aimer cette terre
Qui nous colle aux sabots
Qui nous ronge la peau.
Quel fléau, ce fléau!
Tu as le dos en eau.
Toi mon fils, mon petit
Pardonne cette vie.
Mais tes yeux en prison
Tournés vers l'horizon
Semblent s'émerveiller
Des trésors des cités.
Tu sais, faut être fou
Pour se plaire chez nous
Tu sais faut être fier
Pour aimer cette terre
Qui décore nos sabots
Caresse notre peau.
Quel fléau, ce fléau!
Qui te mène au bateau.
Vas-tu prendre compagne
Ailleurs qu'en Bretagne?
Nos métiers sont atteints
Du progrès assassin
L'attirance des villes
Nous fera-t-elle fossiles?
Ah! Faut-il être fou
Pour se plaire chez nous?
Ah! Faut-il être terre
Pour aimer sans colère?
Le chant de nos sabots,
La danse des fléaux?
Regarde petit!
Regarde mon fils!
L'oiseau riche de rien!
Notre ouvreur de chemin,
Il glane sans compter
Les brins d'herbe séchés
Pour faire ses quatre murs
Entre amour et froidure.
Moi demain dès l'aurore
Je cueillerai encore
A l'ombre des roseaux
La liberté de l'eau.
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