A Stéphane Mallarmé
Après le bain, la chambrière
Vous coiffe. Le peignoir ruché
Tombe un peu. Vous écoutez, fière,
Les madrigaux de la psyché.
Mais la psyché pourtant, Madame,
Vous dit : Ce corps vainement beau,
Caduc abri d’un semblant d’âme
Ne peut éviter le tombeau.
Alors cette masse charnelle
Quittera les os, et les vers
Fourmillant en chaque prunelle
Y mettront de vagues éclairs.
Plus de blanc, mais la terre brune
Sur la face osseuse. Le soir,
Plus de lustres flambants : La lune.
C’est ce que dit votre miroir.
Vous écoutez sa prophétie
D’un air bestialement fier.
Car la femme ne se soucie
Pas plus de demain que d’hier.
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