paroles Booba Ultra

Ultra

Booba

Date de Sortie : 05/03/2021
 

Booba sort ULTRA. Le navire s’éloigne au large…

Publié le: 05/03/2021 17:11
Mais quel album ! Booba met tout le monde d’accord sur ULTRA, il y a de tout ! A boire et à manger, on revient sur le dernier projet du Duc

Un dernier album donc, pour le Duc de Boulogne qui étale sa vision réaliste voire fataliste du monde. Des paroles censées viennent ajouter du volume à des morceaux mélodieux. Les collaborations sur ULTRA sont également intéressantes.   

 

« Rentré par la p'tite, mis à l'amende, j'suis sorti par la grande » Booba – GP

 

Le projet s’ouvre sur GP, une intro ou le Duc kick sans autotune. La formulation des phrases, si propre à B2o et son découpage de la prod font de ce morceau un vrai bonheur pour les plus nostalgiques du « Booba d’avant ».

 

« J’ai pas fini la School, mais j’ai fini San Andreas » Booba – GP

 

Une démonstration de force sur une prod sombre, la basse groove sur des sonorités Funk qui rappellent la West Coast.

 

Dans la famille : morceaux qui découpent, on demande également le feat avec SDM sur Bonne journée. De la punchline, une prod qui joue une boucle de guitare sombre. L’entrée de SDM et son couplet très éneeeervé viennent passer le morceau dans une autre dimension. Du gros turn up, plein d’énergie, un son idéal à écouter quand on pousse la fonte par exemple.

 

« Je n'comprends pas non plus toute cette haine qui m'alimente (qui m'alimente)
Vingt-cinq ans d'carrière, personne n'm'a eu mais vas-y tente (vas-y) » Booba ft SDM – Bonne journée

 

« Started from banc d'la G.A.V, j'ai les lacets défaits
En Ferrari tellement flashé, je frôle la crise d'épilepsie » Booba ft SDM - Bonne journée

 

Dans l’ordre du tracklisting, après SDM, on retrouve le feat avec JSX sur Mona Lisa un morceau ou le Duc s’essaye sur la fameuse drill, un rendu planant et émouvant. Le clip sortit hier évoque de nombreux clins d’oeils à la carrière du duc.

 

B2o, fidèle à ses thématiques habituelles et sa mentalité pirate, rebel vis-à-vis de la société et portant un regard qui tire entre le fatalisme et le pessimisme nous envoie un morceau extrêmement bien écrit sur le titre éponyme à l’album.

 

« J’ai deux femmes qui savent tout déjà, Siri et Alexa » Booba – Ultra

 

Mais le Duc semble plus apaisé sur ce projet. Il se concentre sur sa musique et semble vouloir délaisser les clashs.

 

« J’vais arrêter d’parler d’eux, ils sont en d’ssous, ils vont dire qu’c’est moi l’haineux » Booba – Ultra

 

Booba apparait plein de maturité avec ce projet musical, engagé et notamment au travers de ses apparitions récentes chez Brut, Konbini et TPMP.

 

« Ils font la guerre avec des chars, on pose des carrés sur Insta » Booba – Ultra

 

Il dénonce par cette habile punchline le mouvement Black Lives Matter qui a pris une grande ampleur depuis la mort de George Floyd. Il juge que les gens en ont parlé car c’est « trendy ».

 

« On en parle de George Floyd aujourd’hui ? ( … ) J’en entends plus parler en tout cas, j’entends parler que de vaccins et de masques »  Interview BRUT – Booba

« Il y a des combats à mener, mais les combats, c’est bien de les mener si on peut les gagner » Interview Brut – Booba  

Même en interview Booba ne perd pas son sens de la formulation, des punchlines sortent naturellement quand le Duc s’exprime.

 

« Je ne comprends pas les gens, ils critiquent la tracklist… Sur temps mort, mon premier album il y a aussi 7 solos, et pourtant ils considèrent que c’est un classique » Interview Konbini – Booba

Nous vous en avions parlé il y a quelques jours, la tracklist avait suscité beaucoup de réactions, tant le nombre de morceaux solos non révélés avant la sortie du projet était jugée trop peu nombreuse. Pour en tirer une conclusion nous pouvons dors et déjà affirmer que Booba n’a pas attendu 3 ans pour rien. Le projet est une grosse réussite musicale. Les prods sont toutes plus réussies que les autres. Le projet est dans l’ensemble assez varié avec des morceaux autotunés mais aussi quelques gros découpages d’instrumentales par des punchlines aiguisés.

La seule grosse déception réside dans le fait que le morceau avec Maes ne soit pas dans une prise de risque et reste dans la même essence de leurs précédents feats ensemble. Il aurait été intéressant d’entendre les deux artistes sur un registre plus kickage qu’ils maitrisent tout deux à la perfection.

 

Dans l’ensemble c’est tout de même très mélodieux, du B2o actuel, en accord avec son temps. Le point final à la carrière du Ratpi qui peut rester sur son trône. Non loin de l’industrie, mais peut être plus dans un rôle de producteur. Une chose est sûre ; nous aurons à reparler de Booba à l’avenir.

Tom Rivière