Mai passe dans les champs comme un enfant de choeur,
De ses petites mains versant avec délices,
Dans les grands lys ouverts ainsi que des calices,
Des larmes du matin la céleste liqueur.
Devant l’ostensoir d’or que le soleil vainqueur
Dresse sous le dais bleu du ciel aux azurs lisses
Comme un enfant de choeur sous ses blanches pelisses
Mai s’agenouille et chante un doux hymne à plein coeur.
Des roses qu’entr’ouvrit le zéphir qui les frôle,
Ainsi qu’un encensoir balançant la corolle,
Il mêle des parfums à l’haleine des chants.
Du renouveau divin célébrant le mystère,
D’hozannas et d’encens enveloppant la terre,
Comme un enfant de choeur Mai passe dans les champs !
Mai 1881.
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