Avec ce terrain vague en lieu et place de ce coeur qui s'étiole
La Cité des Aviateurs ploie sous ces espoirs qui ne prendront jamais leur envol
La caravane du sédentaire est la malédiction du voyageur
Ne jure-t-on pas sur les morts, lorsque le vivant exhume sa noirceur ?
Avec le passé qui prédit l’avenir
Si l'enfant savait, voudrait-il encore grandir ?
Mais on a tous les âges, quand on est un enfant des gens du voyage
Avec ce no man's land d’eau qui gronde et mon coeur qui s'affole
L'embarcation prie sa fortune de ne pas lâcher au vol ;
Cette roulotte des mers est l'espoir ultime de ces drôles de voyageurs ;
On jure sur les morts lorsque sa vie se mesure à la blancheur
Avec le passé qu'on veut oublier à l'avenir
Si j'avais su enfant, aurais-je pu encore grandir ?
Mais on a tous les âges quand on est un enfant des gens du voyage
Avec un bout de tissu pour voiler la honte
Les peuples anciens du soleil levant sont les nouveaux laissés pour compte
Ceux qui considèrent un simple sourire comme une aumône
Et qui ne s'imaginaient pas qu’un jour ils pourraient être pauvres
Avec un passé qui n’ose plus croire en l'avenir
Ils prient afin qu’on puisse enfin grandir
Mais on a tous les âges quand on est un enfant des gens du voyage
Avec des tentes pour églises et des oncles pour martyrs
Ceux qui marchent la nuit disent que les leurs sont leur unique famille
Ceux qui s'aiment autour des feux de l'époque
Ou ceux qui guettent dans l'obscur, la remontée des lucioles
Avec le présent, haïssent l’avenir
Si on savait prier, on pourrait cesser de grandir ;
Mais on ne le sait pas je suppose, nous sommes tous les enfants des gens, oui, des gens du voyage
Je sais que la douleur est la noblesse unique
Où ne mordront jamais la Terre et les Enfers
Et qu'il faut, pour tresser ma couronne mystique
Imposer tous les temps et tous les univers
Mais les bijoux perdus de l'antique Palmyre
Les métaux inconnus, les perles de la mer
Par votre main montés ne pourraient pas suffire
A ce beau diadème éblouissant et clair
Car il ne sera fait que de pure lumière
Puisée au foyer sain des rayons primitifs
Et dons les yeux mortels, dans leur splendeur entière
Ne sont que des miroirs obscurcis et plaintifs
Bénédiction, Charles Baudelaire
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