Roulottes russes
William Braumann

Poème Roulottes russes

A cinq O’clock déjà debout,
Dans la lumière qui délivre
Un clown marin a ouvert,
La caravane des livres

Le jour pince le pli des nuages,
La boîte à musique abandonne l’aurore
Et le tigre dans sa cage tranquillement s’endort,
Une fraise des bois console ses joues

L’alligator promène un rêve, qui fuit,
La jongleuse de mot crache une allumette flambée
Dans l’été,
Les constellations, le ciel électrique,
Les routes de demain qui dessinent les vivants,
Tout est là caché sous le blanc
De sa robe à volants.

Quand le spectacle remue l’humour des fous
Et que leurs cornes de brume klaxonnent
Et embrasent tout,
Le clown vend ses oreilles
Et cherche un banc

Au milieux de tout ce cirque
Je nage, je nage
Mais un mystère est bleu
Puisqu’il arrose les livres d’images

Ce soir le palais des monstres transpire en couleur,
Le chapiteau est en sueur
Et rien ne le dérange,
Il y a même un botaniste qui promène son jus d’orange.