Monument imparfait de ce siècle vanté
Qui sur tous les beaux-arts a fondé sa mémoire,
Vous verrai-je toujours, en attestant sa gloire,
Faire un juste reproche à sa postérité ?
Faut-il que l’on s’indigne alors qu’on vous admire,
Et que les nations qui veulent nous braver,
Fières de nos défauts, soient en droit de nous dire
Que nous commençons tout, pour ne rien achever ?
Mais, ô nouvel affront ! quelle coupable audace
Vient encore avilir ce chef d’œuvre divin ?
Quel sujet entreprend d’occuper une place
Faite pour admirer les traits du souverain !
Louvre, palais pompeux dont la France s’honore,
Sois digne de Louis, ton maître et ton appui ;
Sors de l’état honteux où l’univers t’abhorre,
Et dans tout ton éclat montre-toi comme lui.