La trompette écaille les notes de sa voix,
Les sons rauques s’accordent en un dur éclat
De vie, terne lanterne d’oubli des parias.
L’orgue braille et le tambour battant, lui, aboie.
Ils sonnent et semblent s’assembler dans le froid ;
Tout près de mon âme dilatée s’étala
Les murmures putrides des os ici-bas,
Poètes inconnus que personne ne voit.
Sous la nue nécrosée, confondant temps et terre,
L’infini se remplit de portes vers l’Ouvert ;
J’en décris la brûlure, effroyable délice.
Prions nos dieux ; c’est nos égaux qu’on implore.
Redressons-nous ; debout, et jusqu’au fond du vice,
Buvons, magnifiques, aux calices des morts !