Je m’allongeai sous la fraîche odeur des tilleuls,
Une rosée au bras, un pied dans les glaïeuls,
L’esprit clair. Couché sous ce vent, les yeux ouverts,
Je suivais une abeille, un dernier primevère.
Le ciel dansait dans un cadre mouvant d’herbe ;
Et la rosée observa de sa jolie voix :
« Il a les joues encore plus pourpres que moi. »
Je souris ; cachée sous les ondoiements superbes
Des cheveux de l’été envahis de pénombre,
Sa main pris la mienne. Deux est un si beau nombre !
Des trilles allègres me parvenaient de loin.
Nous nous regardâmes d’un malicieux humour ;
Engourdi de vigueurs, nos deux jeunes corps joints,
Je succombai au violent élan de l’amour !