Lasse comme les flot, lasse comme les voiles,
J’entre dans le doux port plein d’embruns et d’étoiles.
Depuis des temps j’ai vu les plus divins climats
Et je dors en ce havre où sommeillent des mâts.
Mon esprit s’est tourné vers des rêves plus sages,
Je désapprends enfin l’ardeur des longs voyages.
Tant de rires dorés viennent vous décevoir
Que l’on se sent moins de jeunesse vers le soir…
En vain j’ai côtoyé les terres trop charmantes
Qui déçoivent, ainsi que le font les amantes.
J’y croyais découvrir des océans d’or bleu,
Des fleuves d’escarboucle et des roses de feu,
Mais je sus que d’aucuns mentaient en parlant d’elles,
Et que le rêve seul les rendait aussi belles…
Donc je reviens trouver la bonne paix. Ici,
Le soleil est moins vif, le ciel s’est adouci.
Dans le doux havre où se reflètent les étoiles,
Je verrai sans regret partir les autres voiles.