Je n’en peux plus de partager ma foi avec des imbéciles, je n’en peux plus qu’ils la souillent de leurs crimes, de leur barbarie, de leur ignominie.
Je n’en peux plus de leur haine et de leur ignorance, je n’en peux plus de la terreur qu’ils entendent répandre autour de nous, en son nom.
Nous sommes loin de la pauvreté, nous sommes loin de la misère, nous avons de l’eau potable et de bonnes tables, nous vivons en liberté, dans un pays en paix.
Nous sommes loin des camps de réfugiés, de la persécution et de la torture, loin de la dictature, de la mafia et des intempéries, nous sommes à l’abri, dans un pays aimé.
À toujours regarder de loin la souffrance de son prochain, nous avons cru que celle-ci n’était qu’un autre drame de l’effroyable actualité.
À toujours vivre dans une tour d’ivoire, sans se soucier du quotidien de l’orphelin, du réfugié et du sans-abri, nous avons cru que notre monde était parfait.
Dans un monde sans justice, il ne peut y avoir de paix. Dans un monde sans paix, il ne peut y avoir de progrès. Dans un monde sans progrès, l’humanité se recroqueville.
Alors, commençons par le commencement, qu’en est-il de la justice? De l’injustice, de l’inégalité et de l’impartialité? Mais encore…
Dans un monde sans foi, il ne peut y avoir de loi. Dans un monde sans loi, il ne peut y avoir de justice. Dans un monde sans justice, il ne peut y avoir de paix! Nous y revenons.
Alors, pour finir, qu’en est-il de la foi? De nos croyances, de notre tolérance et de notre abondance? Ma foi…
Ce n’est pas aux ignorants de dicter leurs croyances, ni aux barbares d’afficher leurs ignorances; cette foi-là s’affranchit de tant d’aveuglement, de tant de bêtise, elle ne peut définitivement plus y être associée. Nous voilà face à la folie, la folie en l’état, la folie au mépris de la vie.
Chaussez-donc vos verres et ouvrez bien grand vos yeux, la distance n’atténue ni la douleur, ni la tristesse; la géographie n’aplanit ni les divergences, ni les différences, ce qui se passe, ici et ailleurs, c’est l’affaire de tous!
Ouvrez bien vos oreilles et laissez donc battre vos coeurs à l’unisson, la meilleure arme contre la barbarie, c’est la cohésion; le respect de la foi, l’union, la fraternité, l’humilité, l’entraide, le partage, ici et ailleurs, c’est l’affaire de tous!
Car il en faut du courage, pour accepter l’autre dans sa diversité, lui ouvrir son coeur et lui témoigner du respect, faire face ensemble à la peur, à l’innommable et à l’inacceptable. Se tenir par la main, se prendre dans les bras et s’encourager ensemble… chercher son bonheur, mais pas seulement, s’assurer que l’autre aussi ne souffre pas… projeter de s’enrichir, mais pas seulement, se porter garant, afin que l’autre aussi puisse vivre à son aise… vivre sa foi, mais pas seulement, se soutenir mutuellement, de façon à ce que toutes les croyances puissent se faire l’écho, de cette humanité (divinité) qui vibre en chacun de nous (tout un chacun).