Oh mon banian !
Arbre cathédrale
Tu es notre abri
Abri de croire
Sous ta pluie de racines.
Oh mon banian,
Je crois, moi aussi,
Je crois voir tes esprits.
Habitants masqués, bruns,
Cheveux de rêve et corps de bois, fins.
Oh mon banian
Je te retrouve enfin.
Je te croyais africain,
Je t’ai vu brésilien.
Et voila tes branches qui se tissent
sur les rives humides de l’île métisse.
Tu voles donc ?
Tu traverses les océans et tu reprends corps.
Tu es partout où il y a une fable,
Partout où l’on croit encore,
Où l’on croit à l’incommensurable,
A l’insaisissable.
Oh mon Banian !
Je te suis dans les méandres de tes liens
Emmènes-moi où il n’y a plus rien !
Je veux sentir la fraicheur de tes grottes boisées.
Ecouter les chants mystérieux de tes entrelacs sacrés
Et gouter au souffle régulier et paisible de l’éternel vivant.
Il est là, c’est certain.
Malin, il se joue des lois de l’équilibre.
Libre, il court le long de tes mille jambes.
En rêve
Je me love dans tes milliers de bras.
Je t’écoute, majestueux et large Banian,
Immobile et aussi habité qu’un océan.