Poème À Rosita

Aux frais bourdonnements des abeilles dorées,
Aux chants du rossignol se prolongeant sur l’eau,
Aux confuses rumeurs des limpides soirées,
Aux duos amoureux de l’onde et du roseau,

À l’orchestre enivrant des brises éplorées
Qui bercent des forêts l’harmonieux réseau,
N’as-tu pas dérobé ces notes inspirées
Qui vibrent, Rosita, dans ton gosier d’oiseau ?

Mais non, ô douce artiste ! ô belle charmeresse !
Des sons les plus divins la troupe enchanteresse
N’a jamais en nos cœurs créé plus doux émois ;

Car, vois-tu, quand la foule à ton chant suspendue,
Frémit d’enthousiasme et t’acclame, éperdue,
C’est un esprit d’en haut qui parle par ta voix