À quoi donc rêvent-ils, vos beaux yeux andalous,
Quand, voilant à demi sa lueur incertaine,
Votre regard s’en va se perdre loin de nous,
Comme s’il contemplait quelque image lointaine ?
Quand vous semblez chasser toute pensée humaine
Et que, sur le clavier au son plaintif et doux,
Sans but, las et distrait, votre doigt se promène,
Jeune fille rêveuse, à quoi donc songez-vous ?
Oh ! sans doute qu’alors votre âme ouvre ses ailes,
Et s’en va retrouver, dans des sphères nouvelles,
Ceux que le ciel emporte, hélas ! et ne rend pas !
Nous vivons dans un monde où presque tout s’oublie ;
Mais il reste toujours quelque chaînon qui lie
Aux anges de là-haut les anges d’ici-bas