C’était le premier né, votre aîné, mes chéries.
Il avait rajeuni mon cœur désenchanté.
Et de tout le bonheur qu’il avait apporté,
Nous fîmes ses jours clairs et ses heures fleuries.
Il fut aimé de tous, béni, choyé, gâté.
On s’extasiait même à ses espiègleries.
Hélas ! Dieu ne veut pas de ces idolâtries ;
Et seul le souvenir de ce temps est resté.
Enfants, il ne faut pas pleurer la vie entière,
Croyez-moi, nos chers morts couchés au cimetière
Ne nous demandent point qu’on s’occupe autant d’eux.
Aussi, quand vous verrez sangloter votre mère,
Pour mettre un peu d’oubli dans sa pensée amère,
En songeant à l’absent, embrassez-la pour deux