À Léon XIII
Louis-Honoré Fréchette

Poème À Léon XIII

Sur tous les meurt-de-faim qu’épuise la corvée,
Sur tous les révoltés qu’étrangle le carcan,
Sur le vieux monde amer, sur l’éternel volcan,
Comme un soleil de paix une Ame s’est levée ;

Grande âme qui tressaille à toute aube rêvée :
Grand cœur qui, sous le porche ouvert du Vatican,
Nous fait, dans son amour, songer au pélican
Qui se perce le flanc pour nourrir sa couvée.

Oh ! lorsque, sur le seuil des pâles horizons,
En troupeaux effarés, hélas ! nous nous taisons,
Prophète à l’œil de feu, pontife à la voix tendre,

La croix en main, debout sur les sommets sacrés,
Qu’il est beau de te voir ! qu’il est bon de t’entendre
Dire à tous les rayons : ― Plus de barrière, entrez