Poème Sigrid

Le jour des morts, (un deux novembre), des oiseaux, s’envolant par bandes,
des oiseaux nous criaient très fort, par le travers des passes Nord :

« Liebe verboten ! Jour des Morts !
Kinder ! Dort Liebe wird nicht erlaubt ! »

NOUS DEUX : dans un blockhaus en ruines.

L’HORIZON : gris. Puis , la baïne.

EUX (les oiseaux ) : criant très fort :  » Liebe verboten ! Jour des Morts !
EUX : c’étaient des oiseaux bilingues.

NOUS MAINTENANT : (Présentations : important ! prêtez attention !)

Elle, c’est Sigrid, Christine, Klitz née à Berlin, en cinquante huit, de mère polonaise.

Lui : Villebramar, Pierre, Jean,
de Sigrid, Christine, l’amant
de nationalité française.

Eux : migrateurs, simples passants, en quelque sorte, figurants !
payés pour nous crier très fort :

« Liebe verboten ! Jour des Morts ! »

Origine : tous pays du Nord, Finlande, Allemagne, Suède, etc…. bref : figurants !
Rien d’autre.

OR ,

Tout le matin des coups de mer, coups de tabac, tempête, puis vers trois heures de l’après midi, comme tu as crié, ma Sigrid !
crié si fort, que les oiseaux s’envolèrent d’un coup très haut.

Un grand silence sur la mer. L’Océan : plat. Vögel, nicht mehr !
Dans un blockhaus d’une autre guerre, Christine Sigrid, avec Pierre
Christine Sigrid contre Jean
la pluie grise, autour, l’océan…

ça sert à ça, Christine et Pierre, les blockhaus des dernières guerres
heureusement ! heureusement !
pour les Sigrid et pour les Jean !

LE JOUR DES MORTS.
UN DEUX NOVEMBRE.
DES VOLS D’OIES S’ELEVANT PAR BANDES.
DE CINQUANTE, PEUT ETRE CENT.

PRES DE CHRISTINE.
PRES DE JEAN.