De l’égoïsme froid de ce siècle mortel,
Seul, sans larmes de femme et sans bruit de prière,
Sans une main d’ami pour clore sa paupière,
De La Billette est mort dans sa chambre d’hôtel.
Pour lui l’on n’encadra de noir aucun cartel ;
Personne n’a suivi son corps au cimetière ;
Pas même une humble croix sur un cube de pierre,
Pas même la légende : Ici repose un Tel.
Qui donc connaît les cieux où notre âme s’élance !
Couché dans le linceul hautain de son silence
Le cœur de ce héros n’en dormira que mieux !
Le vêtement de deuil rentre au fond de l’armoire ;
Le doigt du Temps railleur vient sécher tous les yeux :
Le vers seul est fidèle et garde la mémoire !