Poème L'Idéal

Les écoliers joueurs dans le calme des classes
Pour voler les rayons du soleil émergeant
Enchâssent dans leurs doigts, comme un piège d’argent,
Des débris lumineux de miroirs et de glaces.

Et ― comme d’une cage ouverte ― ont voleté
Des rayons, oiseaux d’or, qui traversent les vitres,
Et partout sur les murs, les tableaux, les pupitres,
On les voit dépliant leurs ailes de clarté.

Idéal ! ô soleil par delà les nuées
Vers qui nos formes d’art, vainement remuées,
Tendent avec orgueil leurs fragiles miroirs.

Dans des ciels reculés, il a déçu nos rêves,
Car nous n’en projetons que quelques lueurs brèves
Sur les murs de la vie immuablement noirs !