Le Passé, c’est un cher enseveli qu’on pleure
Que nous aimons surtout maintenant qu’il est mort,
Et qui nous fait songer, à travers un remords,
Au temps où nous vivions dans la même demeure.
Vers l’azur où s’en vont les âmes des oiseaux,
Vers l’azur a monté sa jeune âme immortelle !
Il est dans son cercueil de soie et de dentelle
Dans son cercueil construit du bois de nos berceaux.
De même que les morts ont dans leurs bières closes
Les choses qu’ils aimaient, les pauvres trépassés,
Nous avons mis dedans tous nos joujoux cassés,
Puis nos robes d’enfant aux rubans bleus et roses
Qui faisaient autrefois la gaîté des miroirs,
― Et c’est depuis ce temps que nos habits sont noirs !