Il est des ronces et du silence
Où se fatiguent moellons et tuiles
De cette maison qui prend patience
Sur son lopin comme en exil
Elle s’abandonne sans aucun cri
A cette lente progression du temps
Et seul le vent peut suivre ici
Ses lézardes et rides de ciment
Elle se repose sur cette colline
Où l’air vient lui brunir les flancs
Dans ses mousses passent encore des rythmes
Des soupirs des frisson’ments
Elle se laisse porter immobile
Par la voix lugubre des orages
Et les chênes lui font comme une île
Sur les traits sombres de son visage
Il est dans les oracles du soir
Sous la multitude des jours
Dans ces douloureuses langueurs noires
Un long rappel des doux séjours
Le chant de sa jeunesse passée
Quand l’homme frôlait le grain des murs
S’ajoute aux cimes des peupliers
Dans le solitude de l’azur
La vie s’est chargée de désert
Puis entraînée loin des paroles
Elle s’est défaite de ses repères
Comme d’une peau morte qui se désole
Alors qu’a-t-elle donc d’éternel
Peut-être ces pierres mêlées au lierre
Ou ces cailloux cornés de gel
Ou bien le spectre de ces lisières.