Les amateurs de concerts et de festival devront tenir encore un moment leur mal en patience : la reprise est encore floue, et aux vues des dernières informations annulant les soirées étudiantes, il est aisé de penser que de nouvelles restrictions verront le jour ces prochaines semaines, plus qu’autre chose. A cet égard donc il est difficile d’envisager un retour dans les salles dans l’immédiat et le moyen-terme, alors comme on en avait déjà parlé au début de l’été, les concerts virtuels sont voués à connaître un avenir radieux.
Alors après le succès de Travis Scott avec Fortnite et celui de The Weeknd avec Tik Tok plus récemment, certains songent à surfer sur la vague de la même sorte. Difficile de ne pas être tenté quand on voit combien l’expérience de BTS - cette fois-ci moyennant un coût pour y assister - a rapporté des millions au groupe de k-pop. Ce sont donc Lil Uzi Vert ce 27 août et Megan Thee Stallion ce 29 août qui en feront l’essai. Si leur notoriété est effectivement bien loin de celle d’un Travis Scott ou d’un The Weeknd qui sont déjà des grands noms depuis plusieurs années et une disposant fidèle fanbase, ils n’en demeurent pas moins deux des phénomènes phares de cette année malgré le chaos qui y a régné.
Mais leur public paiera-t-il 15 dollars pour assister à un concert en ligne ? C’est toute la question qui se pose dans la conception des concerts en ligne, surtout pour des artistes qui n’ont pas de fanbase constituée. En effet, l’expérience d’un concert prend tout son intérêt dans son aspect social comme on a déjà pu l’évoquer. Le rapport avec les autres spectateurs tout comme la proximité avec l’artiste font de ces moments des moments magiques. A distance, difficile de ressentir quoique ce soit de comparable, alors l’intérêt se trouvera peut-être plutôt dans le goût des amateurs de musique pour les prestations live ou une scénographie élaborée… Toujours est-il qu’il sera difficile de trouver un public fidèle à ces concerts pour le moins particuliers. En revanche, l’avantage est qu’un concert dématérialisé se rend de fait accessible partout à travers la planète : inutile de multiplier les dates donc, que l’on se trouve à Paris, Marrakech ou Los Angeles, tout le monde peut y assister, et ce quasiment sans limite si ce n’est la capacité des serveurs. De quoi largement faire l’équivalent d’une salle de concert de taille correcte affichant complet.
Les concerts en ligne n’étaient donc pas qu’une lubie née d’un confinement un peu perturbant : de plus en plus ils se dessinent comme étant une alternative viable et sérieuse aux concerts physiques, surtout aux vues de mesures sanitaires qui se montrent plus pérennes que prévues. Si nombreux seront déçus, il faudra néanmoins s’y plier, et peut-être à terme, apprendre à apprécier cette nouvelle forme de loisir. On attendra néanmoins des artistes une capacité à se renouveler et à proposer quelque chose de suffisamment créatif pour qu’il vaille le coup de dépenser 15 dollars pour y assister.