Michel n’est pas soixantenaire, bien que son prénom puisse laisser croire le contraire. En réalité, ce prénom d’un autre temps cache un jeune homme à la pointe de la modernité, jouant habilement des clichés que véhicule son nom pour surprendre son auditoire, et progressivement révéler Le vrai Michel, titre de son premier album dont il dévoilera un deuxième opus le 4 septembre prochain.
Michel est de ces jeunes qui ont toujours voulu se lancer dans le rap, mais s’imposant une auto-censure liée à un profil sociologique sensiblement différent de ce qui se voit habituellement dans le domaine, lié à des origines du rap particulières - on vous laisse vous pencher sur l’histoire du rap. Mais c’est en voyant l’éclat de certains rappeurs blancs tels qu’Orelsan que le jeune homme s’est décidé à tenter sa chance, avec un projet pour le moins original.
Jouant donc de ce prénom qui lui colle à la peau, il a fait de sa faiblesse sa plus belle force : pour se faire connaître, Michel s’est lancé dans un projet, « Michel chante Michel », constitué de quatre titres clipés sur Youtube où le jeune homme interprète des titres de chanson françaises phares de Michel célèbres, le tout à sa sauce, en remixant les paroles. Et c’est là que le jeune homme est doué : si l’on ne connaissait pas les morceaux originaux, difficile de se rendre compte qu’il s’agit là de reprises de variété française, tant les titres s’écoutent bien. Il y ajoute sa touche d’électro et son côté très provocant dans ses clips, faisant de ce projet parodique une introduction à son univers véritablement intéressante artistiquement. Néanmoins l’idée n’a vraisemblablement pas plu aux proches de certains Michel, puisque ses reprises de Michel Berger et de Michel Delpech ne sont plus disponibles sur sa chaîne.
Mais si reprendre des Michel était une idée assez originale et amusante, force est de constater qu’on ne bâtit pas une carrière sur cet unique concept. À cet égard, Michel a repris possession de sa véritable personne au travers d’un album, Le vrai Michel. Comme il ne manque toujours pas d’inventivité, c’est cette fois-ci sous des airs de Martine qu’il configure son album, le mettant en scène dans diverses situations : Michel en ride, Michel en PLS, Michel et sa go, et même une petite reprise d’Hélène Ségara - puisqu’on n’oublie pas d’où l’on vient, et la chanson française fait désormais partie de lui - sur Michel s’égara. Ses titres sont caractérisés par des instrus de deep house, parfois très cheap, qui rappelleraient à plus d’un ces morceaux qui tournaient en boucle dans les clubs au début des années 2010. Un style bien à lui donc, façonnant avec soin un personnage assez spécial.
Si l’on en croit les interviews accordées, les inspirations de Michel sont diverses et variées, mais présagent pour la suite des choses encore plus spectaculaires. En effet, il semble manifester un fort intérêt pour les rappeurs russes, et rêverait de collaborer avec l’un d’eux. Peut-être est-il parvenu à ses fins pour son prochain album Le vrai Michel 2 ? Un featuring aux côtés de Tovaritch serait en tous cas pour le moins des plus cocasses.