marcel.
Wallace Cleaver
paroles Wallace Cleaver marcel.

Wallace Cleaver - marcel. Lyrics

Jeudi 15 juin, j'me couche en écrivant tout ça : la petite histoire de ma vie de garçon
Ils parlent d'argent, de contrats, mais attends, est-ce qu'il comprennent vraiment la violence d'écrire sans jamais vivre sa vie de garçon ?
J'saute dans le métro et ces gens-là vivent la leur, pourquoi je pourrais pas vivre la nôtre ?
Je viens de rien et je parle de tout, les yeux vers le plafond j'me demande si j'suis pas juste en train de vivre celle d'un autre
Et tous ces gens sont maintenant là, j'suis plus tout seul mais c'est tout pareil
Ils me disent que tout arrive un jour, super, c'est arrivé, ça change pas grand chose, je sais pas comment oublier la casse et ce que les bouts me rappellent
Et dans ces moments-là, faut se raccrocher au vrai, aux sourires des gens qu'tu connais pas, aux vinyles qui prennent la poussière, moi maintenant j'suis juste là
J'me jette de la falaise avec des pauvres coudières et j'repense à toi, et mes cernes deviennent des grosses gouttières
J'ai eu raison souvent et j'me suis trompé des fois
J'les ai complètement déformés à force de me ronger les doigts
Les yeux tellement chauds, j'en ai même fait bronzer tes joues
Un jour, j'ai entendu : "merci pour la douceur" et ce son c'était toi, derrière moi
Et j'ai marché dans son cœur, loin, les mains dans les poches
Et on a crié pour que le ciel nous épargne jusqu'à ce que nos tympans s'décrochent
Putain comme c'est beau la vie, quand c'est moche
Et on s'trompe sur les chemins, mais jamais les destinations
J'en veux pas à ma vie, elle fait ce qu'elle peut en vrai
"J'vous sers quoi ?"
Aujourd'hui j'ai mal au cœur, donc ce sera un café encore chaud, sec, avec deux sucres, merde j'ai oublié le "s'il vous plait"
Et sur cette terrasse de Berlin, j'vois tes yeux partout, dans n'importe quel coup de vent, n'importe quelle histoire
Et ça fait beaucoup de temps que j'te sens dans la paume d'autres filles qui m'font rien de grand, mais tout de bizarre
Et merde, il pleut
C'est comme une maison avec les volets fermés, comme une ville sans lampadaires dans laquelle le soleil n'existe plus
Comme le réveil les yeux encore fermés
Comme rêver de rêver
Comme ce drap sur lequel t'as laissé un cheveu et une perle de ton beau collier
C'est une page blanche sur laquelle il faut écrire une vie, toi, tu décides de colorier
Et dans quarante secondes, peut-être que tout disparaîtra, pour reprendre ensuite
C'est comme tout, c'est comme ça, c'est comme vous, c'est comme moi
Je sais où est mon âme : en fuite
On a trouvé de l'amour au milieu de la tempête, sans savoir si on pouvait rentrer au port
On vit, on pense et avant de crever on enquête en haut de la falaise sans savoir si on danserait au bord
On en veut qu'aux personnes qu'on aime encore
Et on mange avec les loups, et on traîne avec les chiens
Cœur cassé, on naît avec leurs trous, mais on crève avec les siens
Donc raccorde l'échelle et fais un nœud
J'parle à tous les plus jeunes qui m'écoutent, regarde d'où je viens, donc assis toi, regarde le ciel et fais un vœu
Et les peines, on n'a pas tous les mêmes
Moi aussi un jour j'ai pensé que je pouvais aimer pour deux
Ça m'a au moins appris qu'on ne peut pas avoir tout ce qu'on veut
Et finalement, j'suis comme le gars qui est tatoué sur mon cou
En équilibre sur quatorze chaises, un faux mouvement et je mourrais sur le coup
Mais bon, on tente
Elle est partie un jeudi, encore faut-il savoir lequel
On peut s'parler de ce qu'on a dans le cœur, encore faut-il avoir le même
Depuis p'tit, j'attends qu'une chose, c'est que ma grand-mère et mon grand-père reviennent juste une seconde, le temps de leur dire "Je t'aime"
Et c'qu'ils comprennent pas c'est qu'ils parlent à un réincarné
Le soleil, j'l'ai vu partir, revenir, maintenant j'veux me rapprocher de c'que la lune touche
On s'regardait tellement fort et de tellement près qu'on croirait presque que nos yeux avaient une bouche
Et c'est tellement dur de repartir de zéro, la page blanche c'est quand il n'y a aucun mots qui te plaîsent
Et la vraie mort c'est peut-être quand il y a trop de vie, quand tu sautes, tu sautes, tu sautes et qu'il n'y a aucun saut qui te blesse
Et j'ai un trou à la place du cœur
Le soleil s'est rallumé et c'est avec un bout de lui que j'vais le remplacer
J'me souviens j'voulais l'embrasser même si j'savais que mes lèvres finiraient par s'embraser
Et j'suis pas fait pour ça, donc j'arrêterai vite et bien
Un jour, je partirai, comme je suis venu, c'est-à-dire que je ne dirai rien
Et je serais bien le jour où "Demain" prendra le sens de "Peut-être que si"
Le jour où "Marcel" prendra le sens de "Merci"
Marcel

[Wallace Cleaver, Marcel]
Raconte, hein
on avait appelé, on les avait... après la guerre, c'est eux qu'on les avaient là... les prisonniers avant, pendant la guerre, c'était les français qui étaient là-bas, ils étaient prisonniers
Mais pourquoi ils sont venus ici ? Ici, aux Grands Champs
Ils sont venus parce qu'on les avait occupé, fallait... les prisonniers, fallait que la guerre se finisse, tant qu'on les a pas libéré, on les gardait, c'est pas une prison
Nan mais, ici ?
Ici à ???

Ah ok, bello che mi, bello che mi scambi per charly, grazie.
Grazie, nonna, grazie mille

Oui mon p'tit-fils chéri, j'viens d'avoir ta grand-mère, en gros elle m'a dit... ils s'en doutent parce qu'elle m'en avait parlé y a un p'tit moment, que t'as un concert au mois d'novembre à Paris. Et j'voulais t'embrasser très fort comme sur la photo qu'j'ai en face de moi dans ma chambre, où j'te fais un gros bisou avec mes bras autour de ton cou parce que j'suis très ému d'savoir ça, voilà. En plus de la fierté qu'je ressens, que mon p'tit-fils en soit là, j'aurai voulu qu'tu m'expliques un p'tit peu comment ça s'est passé pour qu't'en arrives là. Voilà, j'suis très fier de toi mon grand, bisou

Tiens, hop là
Merci


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